Colombie : après 40 ans de guerres civiles, un espoir pour la paix

L’accord de ce mercredi 23 septembre entre la guérilla des FARC et le gouvernement colombien constitue un pas déterminant dans le processus de signature des accords de Paix que les colombiens attendent depuis 40 ans. Les deux parties sont en effet parvenues à définir un chronogramme spécifique pour la conclusion du processus: 6 mois pour la signature des accords finaux et 60 jours pour que les FARC rendent les armes. Il est également capital car il reconnaît que les violations des droits humains ne peuvent être amnistiées et doivent être sanctionnées. Le texte prévoit même concrètement les différents mécanismes de la Justice Transitionnelle qui va non seulement permettre de juger les crimes de la Guérilla mais aussi les crimes d’Etat. Alors qu’il y a à peine un an, les organisations de la société civile étaient très pessimistes quant à la possibilité de poser les bases nécessaires pour entamer le processus, étant donné qu’aucune des deux parties en présence ne prétendait se soumettre à un mécanisme de justice, il semble qu’aujourd’hui elles ont pris conscience que, sans justice et réparation, la Paix ne pourra se concrétiser..

Solidarité Socialiste félicite le travail des organisations de défense des droits humains et en particulier les organisations partenaires qu’elle soutient en Colombie (Instituto Popular de Comunicación et Asociación de Trabajo Interdiciplinario). Elle appelle aujourd’hui le gouvernement colombien à mettre rapidement en place les mécanismes garantissant la mise en œuvre effective de l’Accord de Paix. Cependant, afin que cet accord fondamental ne se limite pas à une déclaration d’intention, la société civile doit rester vigilante ; et un certain nombre de mécanismes doivent être mis en place rapidement :

  • Les conditions et garanties d’une paix durable et de la « non répétition » des exactions commises.
  • L’adéquation des politiques, des lois et des budgets afin que les décisions soient prises de manière cohérente. En effet, de nombreuses politiques sont aujourd’hui en totale contradiction avec l’Accord. Le plan de développement par exemple, est principalement axé sur les mégaprojets agro-industriels et l’exploitation minière, dont on sait qu’ils sont les causes premières de la violence, des déplacement et des inégalités. Dans la même veine, le code policier national, et les récents changements au niveau de la justice militaire, font douter de la possibilité de jugements impartiaux et équitables en ce qui concerne les mandataires militaires accusés de crimes contre l’humanité.
  • La participation effective des victimes à la juridiction pour la Paix et la commission pour la Vérité.