Des  armées privées expulsent  des  indigènes en Urabá

Ceci est la deuxième fois qu'une armée privée expulse violemment des demandeurs de terre à Urabá.

Foto: cortesía indígenas retornados a Guapá León

Traduction Maria del Socorro Alzate S.

Environ 60 hommes armés de bâtons et de machettes sont venus dans la matinée du mardi 23 Février á  la région de Guapa Leon  dans la juridiction de la municipalité de Chigorodó pour expulser de force un groupe de 104 autochtones, dont 73 enfants, qu´étaient retournés á leurs anciennes terres sans soutien institutionnel.

La plainte a été faite par Robin Domicó, leader des indigènes, qui a déclaré que «les employés de Jaime Uribe se sont  mit à  expulser la communauté indigène qui était en Guapa Leon. Il y a environ 60 personnes qui ont agresé  la communauté en brûlant leurs ranchs et en les attaquant avec des bâtons «, se plaignait Róbin Domició, leader des indigènes.

En outre, les attaquants  enlèvent les téléphones mobiles aux autochtones pour leurs empêcher  d´enregistrer  ce qui se passe.

Les terres réclamées par la communauté autochtone, serait actuellement détenu par l’entrepreneur Jaime Uribe, dont ses employés seraient ceux qui mènent à l’expulsion,  a dit Robin Domicó.

Des rumeurs circulaient depuis quelque temps comme quoi ils allaient être délogés par la force «Nous avons besoin des autorités pour arrêter l’expulsion … «, a demandé le leader autochtone.

Ce n’est pas la première fois qu’une armée privée expulse violemment  des demandeurs de leurs  terres à Urabá; le 10 Février, 2015, un groupe d’au moins 80 hommes se mobilisaient à cheval, certains d’entre eux masqués, ont attaqué 14 familles qui étaient retournés dans leurs terres  sans appui institutionnel à la région Nuevo Oriente sise dans la municipalité de Turbo.

 Certaines de ces personnes, qui réclament des terres dans le domaine Monteverde duquel  Fabio Moreno se dit le détenteur, ont été battus et leurs maisons détruites.

Les autorités avaient commencé les délogements

Depuis lundi dernier, le 15 Février, des personnes de la communauté autochtone de Guapa Leon avaient signalé la possibilité d’une expulsion, cette fois par des autorités de la municipalité de Turbo et de forces spéciales  ESMAD appartenant á la  police.

Le secrétaire du gouvernement du Turbo, Emélides Muñoz, a confirmé que la même journée a eu lieu l’expulsion de deux propriétés: Nueva Esperanza et Esperancita, dans la juridiction de Blanquicet dans la municipalité de Turbo, aux alentours de la route Panaméricaine

«Ce fut un délogement  pacifique, cela a pris plus de temps parce qu’il a été fait dans les zones rurales, mais les deux objectifs ont été atteints: l’un, l’expulsion et redonner  la terre aux propriétaires, et l’autre la relocalisation des personnes dans des refuges ou chez des parents», a déclaré le secrétaire du gouvernement municipal.

Les expulsions, a déclaré le représentant du gouvernement, ont eu lieu à partir des plaintes déposées par les détenteurs  actuels de ces fermes.

En tout, les autorités ont prévu 32 expulsions de demandeurs qui sont retournés à la terre dans les secteurs de Macondo, Blanquicet, Lomas Aisladas  et Nuevo Oriente á  révélé l´inspecteur de Currulao,  Ivan Velez Durango.

Le fonctionnaire a dit que «ces expulsions sont le résultat des invasions qui ont eu lieu dans le secteur de  La Panamericana á la municipalité de Turbo. Ces invasions se sont produits parce que les sentences de restitution n´ont pas étés émises par la Court donc  il y a des gens qui s´installent  dans les terres en conflit «.

Robin Domicó par sa part dit que ces autochtones sont revenus parce que leurs familles souffrent et sont dans le besoin et on ne les a pas retourné leur terre. «Je ne leur ai pas dit de retourner, mais je ne peux pas les empêcher de le faire, alors je dois aller avec eux pour que rien ne leur arrive», a noté le leader autochtone.

Franio Domicó, un des autochtones  qui sont revenus, affirme que la terre qu’ils réclament leurs a été arraché  pendant la violence paramilitaire, ajoutant que en 1996 Deyanira Domicó, la mère des autochtones y a été assassinée. Suite à la violence et la mort d’autres membres de la famille, la communauté a dû quitter l’endroit  et se déplacer et maintenant elle a décidé de revenir et y attendre le jugement de restitution.

Pour Martha Peña, coordinatrice du Projet Agendas Territoriales de Paz  de l’IPC en Urabá et Bajo Cauca, cette situation est devenue plus grave depuis 2015, lorsque le président Juan Manuel Santos a annoncé un plan des domaines prioritaires pour la restitution des terres en Colombie, mais  la région d´Urabá n’a pas été incluse.

«C’est étrange parce que le nord du pays, où est situé l´Urabá entre autres  est le centre névralgique de la restitution des terres et effectivement denombreux retours ont eu lieu, parce que nous devons nous rappeler que nous sommes à la moitié de la période de restitution et celles-ci n’atteint même pas 10% des hectares qui doivent être restitués, alors il y a une grande méfiance des paysans envers le gouvernement de ce qu’il a promis dans la loi. Et quand la région d´Urabá a été exclue des zones prioritaires pour la restitution,  cela  a pu avoir encouragé les spoliateurs pour initier des processus beaucoup plus agressifs  envers les paysans qui ont décidé de revenir á leurs anciennes terres  «.

Peña Duque a ajouté que dans la région «il y a eu des mairies tels que celles de Turbo et Mutatá qui ont approuvé les demandes d’expulsion, la plupart provenant  des hommes d’affaires accusés de pillage.»

D´ autres expulsions qui avaient planifié les autorités de la municipalité de Turbo,  ont été suspendues par décision de la police qu´été requise pour d’autres cas de politique publique, mais il semble que les entrepreneurs ont décidé d’utiliser la force de leur propre chef, ce qui reproduit une situation déjà vécue dans la région,  c´est á dire la présence des groupes de paramilitaires et d’auto-défense  à Urabá.