Traduction Maria del Socorro Alzate S.

Les conflits dans les différents secteurs de La Larga Tumaradó située dans le Bajo Atrato, parmi les demandeurs qui sont retournés sans appui institutionnel à leurs anciennes terres et les entrepreneurs qui tentent de les expulser par tous les moyens, a mené au Juge  de Restitution de terres de Quibdo à émettre des mesures de protection pour les demandeurs le 12 Décembre du 2014. Cependant, des 14 ordres émis seulement deux ont été remplis. Le temps passe et les tensions continuent et se font de plus en plus grandes.

Le conflit entre les propriétaires fonciers et les demandeurs a généré des agressions, des menaces, des expulsions et même des confrontations avec les autorités. Et les deux contre- parties rapportent  des dommages aux cultures et au bétail, des extractions de bois et des dommages environnementaux. Mais la question est plus complexe. Cette lutte pour la restitution des terres se produit dans un territoire qui a un titre collectif qui appartient légalement  á la communauté afro colombienne.

Le conseil communautaire a été créé l´année 2000, mais il y a des demandeurs, la plupart des métis, demandant des terres qu´ont obtenu leurs  titrés á travers  les organismes gouvernementaux,  Incora ou Incoder,  dans les années 80 et 90, bien avant le titre collectif des afro- colombiens. Certains de ces demandeurs ont déjà eu la restitution individuelle au sein de ce territoire collectif.

D´autre part ce sont les entrepreneurs qui possèdent de grandes étendues de terres consacrées à l’élevage, á la culture de palme, de banane et à l’exploitation forestière. Certains de ces propriétaires ont été accusés et même enquêtes par  dépossession de  terres,  plusieurs de ses propriétés sont actuellement réclamés par les victimes qui soutiennent avoir été déplacés et forcé de vendre sous  pressions, par des groupes paramilitaires.

El Consejo Comunitario de La Larga Tumaradó posee 107.064 hectáreas y está ubicado en el Bajo Atrato, entre Antioquia y Chocó. Actualmente, el 51% de su territorio está en manos de grandes ocupantes (empresarios) que poseen el 94% de la tierra productiva.
El Consejo Comunitario de La Larga Tumaradó posee 107.064 hectáreas y está ubicado en el Bajo Atrato, entre Antioquia y Chocó. Actualmente, el 51% de su territorio está en manos de grandes ocupantes (empresarios) que poseen el 94% de la tierra productiva.

Ainsi, une étude du Centre de recherches sociaux le Cinep révèle que des 107,064 hectares de La Larga Tumaradó,  51% de la terre est entre les mains de six grands occupants (entrepreneurs); 43% sont des plaines inondables et donc improductives; 3% son de droits individuels accordés  avant le titre collectif; et les 3% restants est juste ce que possède les communautés noires. Selon la recherche, 94% des terres productives sont prises par le six grands occupants.

Dans ce contexte, le juge Mario Lozano Madrid, qui a prononcé la mesure de protection, a expliqué que, après la délivrance de l’injonction «se sont produit  une série de menaces et des circonstances impliquant non seulement les grands occupants, mais les membres des entités publiques responsables de faire accomplir la décision «.

Par conséquent, en coordination avec le bureau de la Defensoría del Pueblo, le juge  a décidé de visiter les territoires de La Larga Tumaradó, entre 11 et 13 mai 2016, afin de comprendre ce qui se passe. Au cours des visites des audiences publiques ont eu lieu dans les zones les plus sensibles: Macondo dans Turbo-Antioquia; Madre Union  et La Punta, à Riosucio, Chocó; et à Belén de Bajirá, actuellement en litige entre les deux départements. Dans ces endroits, le haut fonctionnaire a recueilli les plaintes et les témoignages de vive voix des différentes parties de ce conflit : les demandeurs, les afros et les entrepreneurs.

Une double-victimisation des demandeurs de terres à  Macondo

Le Conseil communautaire de La Larga Tumaradó comprend des territoires dans Riosucio á l’Urabá du département de Chocó et territoires à Turbo et Mutatá dans l´Uraba du département d´Antioquia. Dans cette dernière région, le village de Macondo a été l’épicentre de retour sans soutien institutionnel et donc des conflits avec la restitution des terres. Selon l’association Tierra y Paz (Terre et Paix) á ce secteur ont retourné environ 400 personnes sans soutien institutionnel. Cet ici qu’a eu lieu la première audience publique réalisée par le juge avec les victimes.

Entre el 11 y el 13 de mayo de 2016, el juez de tierras de Quibdó visitó los territorios para verificar el cumplimiento del auto. En su recorrido encontró que solo se han cumplido 2 de las 14 medidas ordenadas, y que la disputa entre reclamantes y empresarios se agudiza.
Entre el 11 y el 13 de mayo de 2016, el juez de tierras de Quibdó visitó los territorios para verificar el cumplimiento del auto. En su recorrido encontró que solo se han cumplido 2 de las 14 medidas ordenadas, y que la disputa entre reclamantes y empresarios se agudiza.

Des paysans de Macondo et de Blanquicet concernés aussi par l´injonction,  on assisté á l´audience publique. Les paysans ont dénoncé que les institutions ne se conforment pas aux ordres émis dans des domaines tels que la mise en œuvre des mesures de sécurité collective pour les réclamants; l’acheminement de l’aide humanitaire; la recherche et la capture de ceux qui menacent des demandeurs; et la suspension des expulsions des personnes qui sont retournés à leurs terres avant le 12 Décembre 2014. Dans ce cas, les gens se plaignaient du fait que l’inspection de Currulao á Turbo, poursuit les expulsions et les confiscations de bovins.

De même, ils ont signalé que, après le retour, ils ont été menacés par les entrepreneurs et leurs travailleurs qui ont détruit leurs récoltes, le bétail et les clôtures. Les attaques ne touchent pas seulement ceux qui demandent, mais même ceux à qui ont été restitués leurs terres.

Tarcila es una víctima a quien ya le fue restituida su finca en la vereda Eugenia Media de Macondo, sin embargo, denuncia que el empresario opositor en el proceso continúa intimidándola, talando la madera, matando sus animales y que incluso intentó envenenarla.
Tarcila es una víctima a quien ya le fue restituida su finca en la vereda Eugenia Media de Macondo, sin embargo, denuncia que el empresario opositor en el proceso continúa intimidándola, talando la madera, matando sus animales y que incluso intentó envenenarla.

Tel est le cas de Tarcila Rosa Sanchez,  á qui le 20 Janvier dernier un juge  a restitué  51 hectares de la ferme ¨Si se puede¨, octroyé par le Incora á son mari Santiago Manuel Peña en 1984. Autres 149 hectares qui appartenait aussi au couple mais pour lesquelles  ils n´avaient pas de titre, sont toujours en processus de restitution. La famille a déménagé en 1998 à Chigorodo á cause de la violence et les pressions pour vendre leurs terres. Selon le jugement «quelque temps après le départ de la famille une personne connue sous le nom de « Pacho Castaño », chef présumé du groupe criminel » Los Talanqueros», a offert à Santiago 15.000.000 $, pour la terre et en raison de la violence il  a accepté l’offre, mais n´a reçu que 2. 000.000 $ “.

Aujourd’hui encore  Francisco (Pacho) Castaño continue à l´intimider dit Tarcila. Pour cette raison, le bureau de la Defensoría del Pueblo d´ Urabá a demandé des mesures de sécurité à l’Unité nationale de protection. «Je suis à la ferme, mais je suis maintenant plus menacé qu’auparavant. Cet homme a repris les terres que n´étaient pas titrés. Le 10 Avril il est venu avec  environ 30 hommes et avec des machines. Ils sont en train d´ abattre tout le bois «. Ils ont tués et volé des animaux  et ont empoisonné l´eau et le mortier du riz.

Les entrepreneurs disent que la restitution va générer plus de conflit

Malgré que l´audience publique était exclusivement pour les victimes, á Macondo la journée a été suspendue pendant un moment parce que  le représentant des entrepreneurs Mr. Hipólito Mendoza était présent accompagné de l’inspecteur de Currulao, Mr. Ivan Dario Velez, ce dernier a expulsé des demandeurs des terres obéissant á la demande des entrepreneurs.

L´avocat Mr. Hipólito est l´administrateur de l´association des propriétaires  Tierra, Paz y Futuro. Il a dit que l’organisation a été «créé en Urabá pour montrer  au gouvernement national qui il y a des dépossessions à des nouveaux propriétaires, qui ne sont ni des paramilitaires, ni sont des bandits mais qui  sont des travailleurs qui ont acheté ces terres de bonne foi, il y a 20 ou 30 ans; et maintenant avec la loi sur la restitution, il y a des faux demandeurs générant une nouvelle vague de violence «.

El abogado Hipólito Mendoza, es representante legal de la asociación de propietarios que rechazan la restitución. El afirma que el auto 00181 protege las “invasiones” y ha causado que 500 hectáreas de tierra sean ocupadas por “personas que se sienten con algún derecho”.
El abogado Hipólito Mendoza, es representante legal de la asociación de propietarios que rechazan la restitución. El afirma que el auto 00181 protege las “invasiones” y ha causado que 500 hectáreas de tierra sean ocupadas por “personas que se sienten con algún derecho”.

Pour ce juriste, la loi de restitution 00181 protège les  «invasions» et a donné comme résultat que  500 hectares de terres sont occupés par des «personnes qui croient avoir un droit». Ceci, dit-il, «a suscité un grand conflit social parce que les entrepreneurs ne peuvent pas tirer parti de leurs propriétés, les optimiser, faire l´élevage, et prendre les récoltes. Cela a découragé l’investissement et ces circonstances génèrent du chômage. Et ces envahisseurs abattent les réserves de bois que les propriétaires du bétail  avaient laissés».

Pour répondre aux demandes des propriétaires fonciers, le juge de restitution a tenu une audience avec les entrepreneurs à Belén de Bajirá. Quelques 30 propriétaires se sont présentés et ont dit avoir apporté le développement et l’emploi dans la région, et ont déclaré avoir acquit leurs terres légalement.

Dario Montoya est membre de l’association. Il a deux fermes, l’une à Belén de Bajirá de 120 hectares et une à Llano Rico de 300 hectares. Jusqu’à présent, dit-il, il n’avait pas eu de problèmes avec les demandeurs, mais ce même 12 mai «sont venus les seigneurs de la restitution des terres sur le terrain de Bajirá disant qu’il y avait un demandeur. Ceci est une terre qui a été décerné par l´Incoder en 1969 et est passé par six autres propriétaires. Je l’ai acheté en 2004, alors je ne sais pas ce qui peuvent réclamer «.

Selon l’agriculteur, «la plupart de ces gens qui réclament sont induits par le même État, et même par le juge de restitution, et se sont eux qui sont en train de créer ce conflit qui va se prolonger pendant une longue période et apportera de nombreux problèmes parce que aucun de ceux qui ont eu la possibilité d’acheter ces terres vont permettre que certains faux demandeurs soutenus par l’Etat viennent envahir la terre «.

Les afros- colombiens acceptent des métis demandeurs sur leur territoire

Dans les territoires de la  Madre Unión et la Punta dans la municipalité de Riosucio (Chocó), la situation est très différente de Macondo, Blanquicet ou Bajirá concernant l’agression. En outre, les demandeurs se plaignent des déficiences de l’état pour mener à bien les ordres de la décision.

Pour Borlyn Valencia, représentant légal du conseil de la communauté, «tous les problèmes qui se présentent sont dus  au fait que sur le coup les institutions n’ont pas fais attention aux agissements de certains fonctionnaires qui sont plutôt en faveur des grands propriétaires que des paysans et de la communauté afro- colombienne; dans un territoire qui est collective et que la loi dit que personne ne peut vendre ou hypothéquer, alors on ne comprend pas comment des grands propriétaires qui ne font même pas partie de la communauté sont arrivés à s’en emparer

Borlyn Valencia, representante del Consejo Comunitario, denunció agresiones y amenazas contra él y otros líderes afros, y expresó que los reclamantes mestizos tienen derecho a permanecer en La Larga porque estaban antes de que se diera el título colectivo.
Borlyn Valencia, representante del Consejo Comunitario, denunció agresiones y amenazas contra él y otros líderes afros, y expresó que los reclamantes mestizos tienen derecho a permanecer en La Larga porque estaban antes de que se diera el título colectivo.

«Sur la présence et les restitutions individuelles aux paysans métis, Mr. Borlyn a précisé que pour le conseil de la communauté ces paysans «ont le droit d’être là, parce que quand le conseil a été créé ils étaient déjà dans le territoire et ont été inclus dans le territoire.» C´est ainsi qui, selon le règlement en vertu du décret 1745 de 1995, il contient le «critère supplémentaire de résidence pendant au moins dix ans pour jouir pleinement de les droits collectifs propres aux communautés noires, indépendamment de l’appartenance ethnique”.

Après avoir entendu tous ces témoignages, le juge Mario Lozano était clair en affirmant que il y a une inquiétude concernant  l’état de satisfaction des ordres émis, la continuité des menaces et d’autres situations avec les victimes qui jusqu’à présent pouvait connaître son bureau. Les résultats recueillis lors des audiences seront examinées par la chambre  afin, soit de modifier la sentence  ou pour émettre une autre injonction qui répond plus fortement à cette complexité.