Traduction Maria del Socorro Alzate S.
Tandis qu’à Medellin on s’en occupe de 95 familles victimes de déplacement intra-urbain à l’ouest de la ville dans le district de San Cristobal, le phénomène du déplacement forcé intra-urbain se fait plus visible dans différentes régions du pays. Le problème n’est pas de moins, seulement en 2012 se sont produit en Colombie 19 déplacements forcés de masse, affectant 9089 personnes, selon les registres du CODHES.
Cette information a été publiée dans le rapport : Déplacements forcés intra-urbains et des solutions durables, publié par le Conseil des Droits Humains et le déplacement (CODHES), avec l’appui de l’HCR. Le document indique que 11 de ces événements sont survenus à Buenaventura (Valle del Cauca), 4 à Medellín (Antioquia), 1 à El Tarra (Norte de Santander), 1 à Tumaco (Nariño), 1 à Segovia (Antioquia) et 1 à Soacha (Cundinamarca).
Tableau de Déplacements massives intra-urbaines en 2012
Devant ces crises, le directeur de la protection internationale Volker Türk, a envoyé un avertissement par l’apparition en Colombie, du phénomène des déplacements forcés intra-urbains provenant du trafic de drogue dans les grandes villes.[i]
Comme il est bien justifié dans le rapport du CODHES, « le déplacement intra-urbain forcé (DFI) est un phénomène encore inconnu, peu étudié, avec une mauvaise caractérisation et une réponse institutionnelle précaire. Cependant, il constitue la première cause de victimes avec le plus grand impact dans la dynamique urbaine du conflit et se présente comme une stratégie pour le contrôle des groupes armés et comme la conséquence de la coercition violente dans les quartiers des villes ".
Malgré qu’on calcule entre 4,4 et 5,5 millions de personnes déplacées en Colombie, on ne trouve pas toujours dans le pays des statistiques précises sur le nombre de victimes laissées par les déplacements intra-urbains dans les différentes villes.
C’est pourquoi l’étude de CODHES apparaît comme une lumière dans un domaine encore inexploré et méconnu dans le pays, bien que le phénomène remonte à plusieurs années et fait présence avec beaucoup de force à Medellin.
Le déplacement intra-urbain à Medellin un record de longue date
Le déplacement de 76 familles d’El Cañon, village du canton de
Jusqu’au lundi 28 mai au secteur El Cañon 37 familles étaient retournées, et à celles-ci s’ajoutent autres 12 familles que ont enregistré leur déplacement, mais que n’ont jamais quitté la région. Mais au secteur de San Gabriel aucune famille a voulu rentrer pour l’instant.
Selon la directrice de l’Unité des victimes de Medellín, Luz Patricia Correa, la situation devient de plus en plus critique parce que "dans le cas de San Gabriel il y a eu trois meurtres, dont deux d’entre elles se veulent «exemplaires» pour la communauté en termes du message que le groupe armé voulait y envoyer: que les gens devraient quitter les lieux immédiatement. En ne le faisant pas, deux jeunes de la communauté ont été tués « (…) Donc, disons que certaines situations se sont configurées pour répandre la peur et la panique …. »
Devant ces événements, plusieurs personnes peuvent être surpris du fait que beaucoup de ces situations se produisent dans une ville comme la capitale d’Antioquia, qui se vante d’être la plus innovatrice dans le monde et que a gagné du terrain en matière de sécurité et de l’augmentation la police .
Ce que nous ne devons pas perdre de vue, c’est que ces mouvements sont associés à la dynamique des conflits en milieu urbain et sont devenus une pratique systématique de groupes armés illégaux pour contrôler le territoire, et de surcroît quand dans la ville se sont augmenté les macroconfrontations criminelles des bandes comme les Urabeños et
En outre, bien que cette violation des droits humains date de plusieurs années, il se trouve que la plupart du temps le problème est invisible et son ampleur n’est évidente que lorsque le déplacement massif s’est produit, comme c’est le cas à San Cristobal, ou lorsque les institutions du Ministère public présentent des rapports.
Les dossiers les plus forts dans le déplacement intra-urbain à Medellin remontent à 2004, lorsque la «Personeria Municipal» a commencé à effectuer un suivi complet de la situation. En cette année-là, il y a eu 512 personnes enregistrées pour déplacement forcé (DFI), en d’autres mots, deux des trois personnes se sont déplacées à la suite de l’opération ORION dans la commune 13 (San Javier).
Le rapport explique que «ces dernières années, mais avec une plus grande importance dans les événements qui ont entouré l’opération Orion, s’est accru le déplacement intra-urbain. Il est à noter que ce phénomène reste largement invisible étant donné que le Réseau de solidarité sociale ne reconnaissiez pas le déplacement dans les limites d’une seule commune comme étant du déplacement forcé. Seulement à partir de la déclaration (sentencia) T-268 de
A cette époque, dit l’ancien ombudsman de Medellín, Jairo Vargas Herran, "
Actuellement, les statistiques de déplacements intra-urbains sont classifiées dans une catégorie différente dans les rapports sur les droits humains de
Dans un rapport plus explicite et détaillé de l’année précédente, la «Personeria» a rapporté que: l’analyse des déclarations de DFI entre janvier et octobre 2011,
Ce rapport de
D’autre part, on peut observer une persistance de déplacement intra-urbain dans les communes 1 (Popular), 8 (Villa Hermosa) et 13 (San Javier), où selon les rapports se produisent généralement la plupart des cas.
Au cours des dernières années, compte tenu de la confrontation entre les Urabeños et
Déplacement, peur et contrôle social
Les agressions de déplacement intra-urbain tendent à se concentrer sur les zones où il y a une forte présence de groupes armés illégaux qui sont en concurrence ou tentent de garder le contrôle du territoire. Par conséquent, les cas généralement attribués aux mêmes groupes du secteur et des gangs criminels ou des groupes formés après la démobilisation composés par ex paramilitaires, selon indiquent les rapports de
Les causes des déplacements sont variées, mettant en évidence les menaces, les tentatives de recrutement forcé, de violences physiques et tentatives de meurtre. L’exode peut se produire massivement ou dans un goutte-à-goutte, mais quelle que soit la forme, ces agressions rendent compte du niveau de contrôle social et de la peur qui génèrent ces groupes illégaux dans la communauté.
Selon l’ancien ombudsman Jairo Vargas Herran, " le déplacement goutte à goutte est produit par des cas spécifiques, parfois même des situations de caractères individuels entre un membre d’un gang et un résident d’une commune, pour harcèlement sexuel, pour non-paiement des vaccins, ou pour ne pas céder à des exigences telles que: cacher des armes ou de prêter les balcons ou hauts patios des maisons, pour espionner ".
Le déplacement massif, quant à lui, est lié directement à la dynamique du conflit et selon Vargas Herran, se produit quand "un groupe armé illégal vise à établir un code de conduite collective, par exemple, le code de conduite comme quoi la communauté doit reconnaître le groupe comme le seul à mettre les règles du quartier et absolument personne ne peut encourir en délation de leurs activités ou de leurs membres et si quelqu’un donne des informations aux autorités ou à des groupes rivaux des déplacements massifs se produisent. Aussi parce que le groupe veut sécuriser le territoire ou juste parce qu’il veut s’approprier des propriétés des ces familles ».
Mais même si les modalités et causes des déplacements intra-urbains ont été identifiées et rendues visibles à Medellin, ont n’a pas réussi jusqu’ici à mettre en œuvre des mesures efficaces pour empêcher cela et assurer la pleine sécurité des citoyens. Au moins cela semble prouver le cas de San Cristobal.
Cependant, la capitale d’Antioquia a avancé en termes d’attention aux victimes de ce fléau, comme l’explique Luz Patricia Correa, qui a dit: «Aujourd’hui le seul protocole d’attention à la question des déplacements intra-urbains utilisée dans le pays est celui qu’a été crée à Medellin: en matière de protection de la propriété urbaine, de la documentation du phénomène et des cas qui se produisent ».
Pour l’ancien ombudsman de Medellin c’est vrai que «l’attention de l’État était insuffisante et s’est améliorée, mais elle est insuffisante parce que restituer les droits à une famille déplacée est très compliqué, cela implique de nombreux droits, et l’État ne fait que couvrir les besoins primaires, mais ne parvient pas à rétablir tous les droits de la population déplacée ".
Donc, la situation reste préoccupante si l’on considère, dit Jairo Herran, qu’ il y a un déplacement forcé intra-urbain permanent lié aux cycles de violence. Et ici, il convient de noter que, selon le moment historique, les groupes responsables de ces mouvements sont différents et ne sont pas nécessairement répertoriés comme en faisant partie du conflit armé dans le pays.
Cette situation a conduit à un manque de reconnaissance de ces victimes, aux fins de réparation de
Victimes de déplacement intra-urbain ¿Dans le limbe?
Cette situation a conduit à un manque de reconnaissance de ces victimes, aux fins de réparation de
Cependant, les décisions récentes de
Le 6 mai 2013, un juge de Medellin a ordonné à l’Unité des Victimes de reconnaître le déplacement intra-urbain forcé de 18 familles, causé par des bandes criminelles dans le mont Pan de Azucar , à l’est de la ville, le 17 avril 2012. L’importance de la décision est que celle-ci exige la reconnaissance et l’indemnisation des victimes de gangs criminels et la reconnaissance du mode de déplacement forcé intra-urbain.
Le 17 mai, on a appris que
La décision stipule que: «Les victimes de déplacements forcés sont toutes celles touchées par des actes constituant une violation des droits humains, tels que ceux actuellement perpétrés par des gangs criminels et par de démobilisés qui récidivent dans le crime."
Compte tenu de cette ordonnance de
Sur la nécessité de traiter et réparer administrativement les victimes des Bacrim, diverses organisations sociales, des groupes politiques et des institutions du Ministère Public avaient déjà attiré l’attention du moment où la loi de victimes a été votée.
Étant donné que
Ceci «parce qu’il on reconnaît que les Bacrim sont également des agresseurs et que l’État a l’obligation de faire des réparations intégrales aux victimes, par la reconnaissance que finalement celles-ci sont des structures macro criminelles et que son existence est un continuum de problèmes, pas reconnus dans l’échec du processus de démobilisation des AUC dans l’administration précédente ", a déclaré le président de l’IPC.
D’un autre coté, Luz Patricia Correa a signalé que
En plus, le rapport de CODHES précise que la reconnaissance constitutionnelle des déplacements forcés intra-urbains eu lieu à partir de la décision T 268 de 2003 de
Ces principes "définissent les personnes déplacées de force comme celles qui: [S] ont été forcés ou contraints à fuir ou à quitter leur foyer ou leur lieu de résidence habituel, notamment en raison ou pour éviter les effets d’un conflit armé, de situations de violence généralisée, de violations des droits humains ou de catastrophes naturelles ou causées par les humains, et sans franchir une frontière internationale reconnue (Principes Directeurs relatifs au déplacement interne, Introduction: portée et but) . "(CODHES. P 36)
Toutefois, dans les conclusions, CODHES a attiré l’attention sur les difficultés et négative à inclure les victimes de déplacements forcés intra-urbains dans le Registre Unique des Victimes pour leur fournir une réponse institutionnelle. À celle-ci on ajoute le problème de sous enregistrement, ce qui empêche également avoir une dimension complète du problème.
"En bref, les problèmes de sous-déclaration sur les déplacements internes en général, et le DFI, persistent à cause des contraintes liées aux problèmes de capacités institutionnelles – financières et techniques- des institutions chargées, de la volonté politique de certains responsables, de l’absence d’une information complète et en temps opportun et le manque d’incitations pour s’inscrire, étant donné la proportion importante et significative de résolutions de NON-inclusion, que montrent les tendances historiques. "(CODHES. P. 148)
Luz Patricia Correa croit que les récentes décisions judiciaires sur DFI et victimes de Bacrim, malgré les difficultés pour les appliquer, constituent une ouverture. Le pas suivant c’est que les personnes réellement touchées peuvent "jouir de tous les droits qu’elles ont en tant que victimes en vertu de
Finalement Luz Patricia à l’espoir que, dans les 8 ans qui restent (la loi existe depuis deux ans), «…soit le tour de ces victimes à être entièrement réparés."
Il s’impose une décisive volonté politique du gouvernement à reconnaître et à indemniser les victimes de déplacement intra-urbain, et des différentes institutions de l’État pour empêcher la survenance de cette violation des droits humains.
bibliographie:
- CODHES, 2013, “Desplazamiento forzado intraurbano y soluciones duraderas”, sitio Web ACNUR, disponible en: http://www.acnur.org/t3/fileadmin/scripts/doc.phpfile=t3/fileadmin/Documentos/Publicaciones/2013/9156
- Personería de Medellín, 2004, “Balance de la situación de derechos humanos en Medellín durante el año 2004”, sitio Web Personería de Medellín, disponible en: http://www.personeriamedellin.gov.co/index.php/documento/informes/informe-ddhh-2004
- Personería de Medellín, 2011, “Informe sobre la situación de derechos humanos en Medellín”, sitio Web Personería de Medellín, disponible en: http://www.personeriamedellin.gov.co/index.php/documento/informes/informe-ddhh-2011
- Personería de Medellín, 2012, “Informe sobre la situación de derechos humanos en la ciudad de Medellín 2012”, sitio Web Personería de Medellín, disponible en: http://www.personeriamedellin.gov.co/index.php/documento/informes/informe-ddhh-2012
[i] EFE, 2012, 28 de mayo, “Alertan sobre un nuevo desplazamiento forzado intraurbano en Colombia”, El Espectador, edición virtual, disponible en: http://www.elespectador.com/noticias/politica/articulo-424667-alertan-sobre-un-nuevo-desplazamiento-forzado-intraurbano-colomb