Traduction Maria del Socorro Alzate S.
Les paysans, les populations autochtones, les victimes des groupes armés et les mineurs informels, sont les groupes le plus vulnérables à subir la violation des leurs droits humains dans les municipalités de Caucasia, Cáceres et Taraza. Á cette conclusion est arrivée l´étude menée par l’Institut de formation populaire IPC (acronyme en espagnol) dans le cadre du projet «Droits sans stigmatisation».
Dans les trois municipalités du Bajo Cauca, l’étude a recueilli des renseignements grâce à une enquête de perception appliquée à 118 personnes y compris les fonctionnaires et les dirigeants communautaires; 25 entrevues personnelles; et 3 groupes de discussion avec des institutions et des organisations sociales.
Les résultats ont été socialisés entre le 22 et le 23 du mois de Mai dans les municipalités de Tarazá, Caceres et Caucasia, respectivement. Dans ces trois populations, 91 membres d’organisations sociales ont été bénéficiaires du projet.
L’étude a consisté à mesurer l’opinion que ces personnes ont sur les défenseurs des droits humains, établir une cartographie des acteurs, et diagnostiquer les perceptions et les pratiques de stigmatisation et d’intolérance dans les trois municipalités du Bajo Cauca dans le département d’Antioquia; le but était d’établir les problèmes qui affectent la promotion et la défense des droits humains dans la région.
"Droits sans stigmatisation: tolérance et culture des droits humains dans Caucasia, Cáceres et Tarazá" est un projet développé par l’Institut de Formation Populaire IPC avec l’appui du Programme des Droits de l’Agence américaine pour le développement international –USAID. Les résultats de la production sont de la seule responsabilité de l´IPC et n´engagent pas l’USAID.
Les résultats de cette étude seront utilisés pour développer le contenu de la prochaine phase du Projet " Droits sans stigmatisation ", comprenant un processus de formation d´école itinérante, un dialogue diversifié, un pacte citoyen pour les droits humains, un modèle régional des droits humains et une campagne d´opinion publique.
Quelques résultats de l´étude:
Certains des principaux résultats indiquent que: il existe des perceptions justifiant la violence contre les femmes; les organisations et les fonctionnaires connaissent les droits humains, mais dans la pratique n´en font pas toujours leurs promotion ni les protègent ; également il y a de la discrimination envers la communauté de la part des fonctionnaires et de la police.
L’étude a établi que le conflit armé est la principale cause des violations des droits humains dans les collectivités rurales. Il a révélé aussi, qu’étant donné que dans les zones rurales il y a une plus grande présence des groupes armés illégaux, ces communautés sont souvent stigmatisés et qualifiées comme assistants des groupes armés.
Cette stigmatisation soustrait de la crédibilité au travail social et communautaire des organismes de ces territoires, intrinsèquement lié aux droits humains de leurs communautés. Selon l’étude, les plus touchés par ce problème sont les paysans et les mineurs informels.
L’enquête a également révélé qu’il existe des niveaux de méfiance entre les organisations et les institutions qui entravent la capacité de créer des espaces de dialogue pour promouvoir, restaurer et défendre les droits humains dans la région.
Certains résultats de l’enquête:
1. Par rapport au traitement reçu de la part des fonctionnaires, l’enquête a révélé que 58% des organisations ont estimé recevoir un traitement décent des fonctionnaires, 25% estiment qu’ils sont traités avec négligence et l’indifférence; 7% ont déclaré avoir reçu des mauvais traitements et 10% ont choisi de ne pas répondre à la question.
2. En ce qui concerne la discrimination, 51% des fonctionnaires ne se sentent pas victimes de discrimination, mais 22% estiment qu’il y a de la discrimination de la part des forces armées de l´État, 7% de la part des citoyens et 8% de la part du personnel des organisations internationales. Le 12% de personnes enquêtées n’a pas répondu à cette question.
Pour sa part, 31% des dirigeant-e-s des organisations sociales n´ont pas perçu de discrimination, mais 27% estiment avoir été discriminés par des fonctionnaires des maries, 25% par les forces armées de l´État et 10% par les fonctionnaires du Ministère public (procureurs). 7% des dirigeants communautaires n’ont pas répondu à cette question.
3. En ce qui concerne la violence de genre, attirent l’attention quelques réponses à la question de savoir «quand une femme peut-elle faire une réclamation contre son mari comme un abus ?» Un fonctionnaire a répondu qu´une femme devrait déposer une plainte seulement lorsque des agressions physiques extrêmes ont été commis contre elle et deux autres n’ont pas répondu à la question.
De la part des organisations sociales, il est à noter que 19% estiment que cette demande peut être déposée seulement dans les cas où la femme a été battue et sa santé est compromise; il faut souligner également que 25% d’entre eux n’ont pas répondu à la question.
4. L’exploitation minière informelle est une question délicate et contradictoire en termes de perceptions.
Le 20% des fonctionnaires et le 15% des organisations ont estimé que les activités de ces personnes sont traversées par l’illégalité. Cependant, 71% des fonctionnaires et 66% des organisations pensent que les gouvernements locaux doivent promouvoir l’organisation dans le secteur minier et la défense de leurs droits.
5. Il est inquiétant le faible degré de perception des fonctionnaires publics quant à l’importance des paysans pour le développement de la municipalité, constatant que pour 19% des fonctionnaires, les agriculteurs sont pauvres et ignorants; et pour le 7% les agriculteurs retardent le développement économique. Sur ce point, 13% des fonctionnaires a refusé de répondre. Toutefois, de manière positive, 56% de répondant-e-s, pensent que les agriculteurs sont importants pour le développement de la région.