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Menaces à l’endroit d’un journaliste de Caucasia

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Le 6 mars 2014, des menaces de mort ont été proférées, par voie de texto, à l’endroit du journaliste Éder Narváez Sierra, directeur du bulletin de nouvelles télévisées Bajo Cauca Noticias et éditorialiste du journal Región al Día.  Cette nouvelle atteinte à la liberté d’expression dans le Bajo Cauca, dans l’état d’Antioquia, vient s’ajouter à nombre d’autres cas de menaces à l’encontre de reporters dans cette région.

La situation d’Éder Narvaez a été divulguée sur la page Facebook du journaliste, sur laquelle on pouvait lire: “Aujourd’hui, j’ai reçu un message texte dans lequel on me disait que je devais quitter ma municipalité, sans quoi je me retrouverais en danger de mort ».

Le journaliste a précisé qu’il ignorait les raisons de cette menace, d’autant que son travail est essentiellement destiné à favoriser le développement de la région, d’une part, et que, d’autre part, ce travail “se fonde sur les critères professionnels d’un journalisme éthique, responsable, objectif et qui respecte les droits fondamentaux de la personne”.    

Il faut dire qu’il s’agit de la seconde agression perpétrée à l’endroit de ce jeune homme dans le cadre de la réalisation de son travail journalistique dans le Bajo cauca, puisque le 21 juillet 2013, alors qu’il assurait la couverture de la grève nationale des travailleurs du secteur minier, des agents portant l’uniforme policier de l’Escouade mobile anti-émeute (ESMAD, suivant l’acronyme espagnol) l’ont intercepté et frappé.

Éder Narváez a 23 ans. Il vient de compléter ses études en Communications sociales et journalisme à l’Université d’Antioquia (section régionale du Bajo Cauca) et assure la représentation des médias de sa région devant le Conseil départemental des communications. 

Selon la plainte logée par l’Association des journalistes d’Antioquia (APA, de par l’acronyme espagnol), celle-ci ne serait pas la première menace à l’encontre de journalistes du Bajo Cauca depuis le début de l’année; un communiqué émis par cette organisation, en effet, fait état du cas de Luis Carlos Cervantes, directeur de la station de radio La Morena FM, à Tarazá, qui recevrait des menaces de mort de façon régulière depuis plusieurs années déjà.

“Depuis janvier dernier, les actes d’intimidation par appels, messages texte et pamphlets ont repris. La dernière menace en date est attribuable à un homme s’étant identifié comme étant Alias Martín, ressortissant des “ Gaitanistas”, qui l’aurait assuré qu’avec ou sans mesures de protection, ils allaient le tuer ».

Les agressions de ce type à l’endroit de journalistes sont devenues courantes dans le Bajo Cauca d’Antioquia, où l’absence de garanties relatives à la liberté de presse fut révélée au grand jour, lors de la grève du secteur minier de 2013, alors que 11 employés des médias de la région furent menacés et agressés.

L’Association des journalistes d’Antioquia a dénoncé ces récents actes d’intimidation et a demandé aux autorités d’assurer aux journalistes visés accompagnement et protection, afin de minimiser les risques et d’éviter toute action violente à leur encontre. Tout porte à croire que dans cette région, les attaques à l’endroit de la presse sont devenues systématiques.

La liste suivante énumère les atteintes à la liberté de presse survenues dans le Bajo Cauca pendant les manifestations du secteur minier de 2013; les données sont de l’APA. Les cas concernent au moins 11 personnes, soit 6 journalistes et 5 employés de la station radiophonique Caucasia Estéreo.

Eder Narváez, qui, au moment des faits, était agent de presse de Asomineros. Il fut battu par des policiers. 

Leiderman Ortiz, directeur du journal La Verdad del Pueblo en Caucasia (La vérité du peuple en Caucasia). Il fut agressé verbalement par la police. Vu les menaces réitérées émises à son endroit au cours des dernières années, ce journaliste fait l’objet de mesures de protection.

Ómar Martínez, qui agit à titre de reporter et de photographe auprès de RCN.

Javier Mejía, qui agit à titre de reporter et de photographe auprès de Caracol.

Calixto Pérez, directeur de la station radiophonique Caucasia Estéreo, de même que son équipe, composée de 5 personnes, qui tous auraient reçu des menaces par voie téléphonique.  

Álvaro Chedil, correspondant de Teleantioquia, dans le Bajo Cauca. 

Yhoban Camilo Hernandez Cifuentes
Periodista egresado de la Universidad de Antioquia. Candidato a Magister en Ciencia de la Información con Énfasis en Memoria y Sociedad, Escuela Interamericana de Bibliotecología de la UdeA. Coordinador de la Agencia de Prensa IPC entre 2012 y 2018. Actualmente periodista en Hacemos Memoria. Trabajando por esa Colombia excluida y vulnerada, por aquellos que no son escuchados y por la anhelada paz. Aficionado a la literatura, al rock, a las huertas y a las buenas películas.